Brève embellie de l’économie française avant la récession
2020-10-30 17:59:32
Le recul du PIB sur l’année 2020 devrait atteindre 11 %, selon une estimation donnée par Bruno Le Maire.
Un quasi-« retour à la normale » avant une lourde rechute : alors que la France est entrée, vendredi 30 octobre, dans un nouveau confinement, l’embellie du troisième trimestre se confirme, selon les premières estimations publiées par l’Insee. De juillet à septembre 2020, le produit intérieur brut (PIB) a rebondi de 18,2 %, un chiffre supérieur aux anticipations, après la chute de 13,7 % du deuxième trimestre. Mais ce rebond ne signifie pas une sortie de crise : l’activité reste en dessous de son niveau de 2019 de – 4,3 %.
Et la récession, sur l’ensemble de l’année 2020, devrait atteindre – 11 %, selon une estimation donnée par Bruno Le Maire vendredi matin. Alors que Bercy tablait, jusqu’à ce jour, sur un recul du PIB de 10,1 % pour l’ensemble de l’année, cette révision peut paraître « modérée », a reconnu le ministre de l’économie. Mais, a-t-il expliqué, c’est « justement parce que nous avons eu un troisième trimestre très fort qui traduit une chose simple : la capacité de rebond de l’économie française est considérable ».
Le nouveau confinement va provoquer une chute de l’activité économique de 15 %, selon les estimations du gouvernement, corroborées par plusieurs économistes. Un reflux significatif, mais deux fois moins élevé que lors du premier arrêt : l’activité, durant le mois d’avril, avait reculé de 30 % par rapport à la normale. L’explication de cette relative « amélioration » réside dans le caractère moins contraignant du nouveau confinement par rapport au précédent. Ainsi, au printemps, les chantiers et le BTP s’étaient quasiment arrêtés dans les premières semaines, le temps de mettre en place les protocoles sanitaires. La fermeture des commerces non essentiels avait aussi privé les entreprises d’approvisionnement en matériaux. Une erreur qui ne se renouvellera pas, ces commerces restant cette fois ouverts : « Nous avons appris de la première vague », a admis Jean Castex.