Gaz de schiste : Engie renonce à un mégacontrat américain, sous la pression de l’Etat et des ONG

  • 2020-11-03 18:52:53
La décision de la France, qui privilégie la cohérence de sa politique environnementale, est contestée par des parlementaires américains, qui ont adressé une lettre à Emmanuel Macron. Le groupe Engie (ex-GDF-Suez) ne finalisera pas son contrat de 6,9 milliards de dollars (5,9 milliards d’euros) pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL) américain sur une période de vingt ans. L’énergéticien a confirmé au Monde, mardi 3 novembre, la fin des discussions commerciales avec le groupe NextDecade. Ce contrat était au cœur d’un bras de fer entre Engie et le gouvernement français, pour une fois discrètement aligné sur les positions des associations écologistes. Fin septembre, en pleine bataille Suez-Veolia, le conseil d’administration devait examiner les termes de ce mégacontrat, mais l’Etat, premier actionnaire d’Engie avec 23,6 % du capital, a fait part de sa gêne. La fracturation hydraulique, qui permet d’extraire le gaz de schiste, est une pratique interdite en France. Le fait d’en importer massivement par un groupe au sein duquel l’Etat joue un rôle important aurait représenté une contradiction pour les pouvoirs publics – qui viennent justement de s’engager à ne plus apporter de garanties publiques de crédit à l’exportation pour des projets de gaz ou de pétrole de schiste. Le président du conseil d’administration d’Engie, Jean-Pierre Clamadieu, avait estimé dans un entretien au Monde, début octobre, qu’il fallait « relativiser » la portée de ce contrat. « Le conseil s’est posé un certain nombre de questions, dont celle de l’incidence sur l’environnement : la réponse est complexe », expliquait-il alors, tout en assurant que « ce n’est pas un sujet de débat majeur avec l’Etat ».

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