« La sécurité dans les transports collectifs, angle mort des politiques publiques »
2020-11-28 18:00:52
Tribune. Le tragique attentat de la basilique Notre-Dame de Nice le 29 octobre a malheureusement souligné la pertinence opérationnelle de polices municipales formées et équipées, y compris dans le champ d’action antiterroriste traditionnellement réservé aux forces de l’ordre, à condition qu’elles s’inscrivent dans une démarche de sécurité globale.
Cette démarche, adoptée par la mairie de Nice et l’Etat au lendemain du carnage de la promenade des Anglais le 14 juillet 2016, n’a pas empêché l’attentat mais a probablement sauvé des vies en ce jour de folie meurtrière, et mérite à ce titre l’intérêt qu’y apportent les parlementaires (LRM) Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot à travers leur proposition de loi sur la « sécurité globale ».
Un espace public vulnérableSi le projet de texte, en l’état, comporte un important volet visant à renforcer les prérogatives des polices municipales, il fait l’impasse sur la sécurisation d’un espace public particulièrement exposé aux risques d’attentats, d’agressions et d’incivilités, qui a fait l’objet d’une loi d’initiative parlementaire en 2016, avec l’appui décisif du ministre de l’intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve : les transports publics. Il s’agit bien d’un espace public, au même titre que toute voie publique, mais d’un espace public confiné et en mouvement, particulièrement vulnérable, qui exige un mode opératoire spécifique.
Outre un renforcement très sensible des prérogatives des forces de police et de gendarmerie, ainsi que des polices internes de la SNCF (Surveillance générale – Suge) et de la RATP (Groupe de protection et de sécurité des réseaux – GPSR), c’est-à-dire de forces essentiellement concentrées en Ile-de-France sous la responsabilité opérationnelle du préfet de police, la loi du 22 mars 2016 a esquissé une politique de sécurisation des réseaux de transports publics de province qui est loin d’avoir répondu aux attentes des parlementaires qui l’ont inspirée, dont Gérald Darmanin fut l’un des plus actifs.