Pourquoi l’inflation devrait rester modérée en 2021 malgré la reprise économique

  • 2021-01-03 17:48:22
Si le débat entre économistes fait rage, plusieurs arguments plaident pour le scénario d’un relèvement modéré des prix à moyen terme. En coulisses de la reprise économique mondiale annoncée en 2021 va se jouer une bataille que les experts surveilleront avec la plus grande attention : celle qui oppose les forces inflationnistes aux forces déflationnistes. L’éventuel retour de l’inflation, qui érode le pouvoir d’achat mais allège les dettes, figure en effet parmi les enjeux économiques majeurs des prochaines années et comme l’un des sujets de débat entre experts. « On constate une très grande divergence d’options, admet Patrick Artus, chef économiste chez Natixis. La moitié des économistes pensent qu’on va être durablement en déflation, et l’autre moitié pense qu’une inflation forte va revenir. » Qui a raison ? C’est bien toute la difficulté. « Les arguments des deux camps sont justes, répond l’économiste. L’inflation sera le résultat de forces très opposées, mais pour le moment les forces déflationnistes l’emportent sur les forces inflationnistes. » Ce scénario d’une « normalisation » est aussi celui retenu par la Banque de France. Dans ses prévisions pour 2021 publiées le 14 décembre, l’institution estime qu’elle s’établirait, en moyenne annuelle, à 0,5 % en 2020, ainsi qu’en 2021. Elle se redresserait ensuite très progressivement pour atteindre 0,8 % en 2022 et se situer légèrement au-dessus de 1 % en fin d’année 2023, alors que la Banque centrale européenne (BCE) prévoit 1,4 % en 2023 pour l’ensemble de la zone euro. Ces chiffres correspondent à un scénario médian. Mais dans ses projections les plus défavorables, en cas de poursuite de la pandémie, la Banque de France prévoit même une inflation négative en 2021, voire 2022.

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