Les « M. Bons Offices », ces médiateurs capables de réconcilier les patrons ennemis du capitalisme français

  • 2021-06-27 11:45:59
SCOR-Covéa, Suez-Veolia, Rothschild, Lagardère... des hommes de l’ombre oeuvrent à mettre fin aux conflits avant que la justice ne s’en empare ou que les conséquences économiques ne soient irréversibles. Bonjour messieurs, à supposer que vous l’acceptiez, votre mission consiste à négocier un cessez-le-feu entre le réassureur SCOR et l’assureur mutualiste Covéa (MAAF, MMA, GMF), qui se livrent une guerre sans merci depuis près de trois ans. Bien sûr, si vous échouez, cette mission n’aura jamais existé. Quand, le 4 mai, Jean-Paul Faugère, le gendarme des assureurs, convoque dans son bureau deux honorables vétérans de la profession, Jean-Claude Seys et Claude Tendil, la scène a un air de déjà-vu. Forcément : on se croirait au début d’un épisode de Mission impossible. Denis Kessler, le PDG de SCOR, et Thierry Derez, celui de Covéa, se déchirent à coups de déclarations fracassantes et d’assignations. Ce sont les Capulet et Montaigu de la dommage habitation, les O’Hara et O’Timmins des couvertures santé. La querelle a surgi quand Covéa a proposé de racheter SCOR, en août 2018. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), dont la responsabilité est de veiller sur la stabilité du système financier, a déjà tenté d’organiser une médiation, en mai 2019. Sans succès. Nommé, en septembre 2020, à la vice-présidence de l’ACPR, Jean-Paul Faugère redoute que cette rixe n’empoisonne sa mandature. SCOR et Covéa, ce sont deux institutions majeures de la place de Paris. L’immeuble de l’ACPR en est le meilleur symbole : sis dans le XIXe arrondissement, le bâtiment vitré, avec vue imprenable sur les jardins entourant le siège de Covéa, a longtemps appartenu à SCOR. Le haut fonctionnaire donne un mois au tandem pour réussir sa mission. Bonne chance Jean-Claude, bonne chance Claude.

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