Covid-19 : comment Emmanuel Macron a pris de court la SNCF
2021-07-17 17:35:28
Depuis lundi, et l’annonce présidentielle d’un passe sanitaire obligatoire dès août dans les trains, la compagnie nationale tente de s’organiser dans le flou et la précipitation.
« Lundi soir [12 juillet], la foudre est tombée sur la SNCF et sur ses dirigeants. » Ainsi parle Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-Cheminots. La foudre, c’est l’annonce du président de la République, Emmanuel Macron, sur les mesures sanitaires mises en place pour contrer le regain d’épidémie de Covid-19.
Parmi les décisions révélées aux Français ce soir-là, l’obligation de présenter un passe sanitaire dès août dans les trains longue distance a stupéfié la compagnie ferroviaire nationale. « On n’a rien vu venir, confirme un cadre de la SNCF. Après avoir ramé pendant des mois pour faire passer l’idée que les TGV étaient des lieux sans contamination, on a complètement été pris à revers. » La surprise est d’autant plus grande que, selon nos informations, plusieurs signaux reçus le vendredi précédent, 9 juillet, ont fait croire à la SNCF que rien n’allait changer.
Il y a d’abord une réunion organisée par le ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui rassemble des dirigeants d’Air France, de Groupe ADP et Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs. Il s’agit de régler les problèmes liés aux liaisons internationales avec les pays très touchés par la résurgence du nouveau coronavirus. A aucun moment, il n’est question de passe sanitaire dans les trains.
Le sujet est tout de même abordé dans la soirée, ce même vendredi. Les services de l’Etat interrogent la SNCF sur la faisabilité d’une telle mesure. Réponse : un passe sanitaire obligatoire sera extrêmement difficile à mettre en place. Le gouvernement en prend acte et les responsables de la compagnie ferroviaire n’en entendent plus parler. La conclusion semble alors limpide pour tout le monde dans l’entreprise : l’idée ne sera pas mise en œuvre.