Orange se cherche encore un patron, Bercy tient sa favorite
2022-01-14 03:51:32
Le ministre de l’économie soutient la candidature de Christel Heydemann, dirigeante de Schneider Electric en Europe, pour prendre les rênes de l’opérateur. L’Elysée n’a pas encore fait son choix.
Après deux mois de recherche, il est désormais temps pour Orange de se trouver un nouveau patron. Son dirigeant actuel, Stéphane Richard, qui a présenté sa démission mercredi 24 novembre 2021, au soir de sa condamnation en appel dans l’affaire Tapie, doit quitter le groupe au plus tard à la fin du mois de janvier. Alors que l’échéance approche, trois noms sont en balance pour lui succéder, un processus qui faisait encore l’objet d’intenses discussions au sommet de l’Etat, mercredi 12 janvier.
Après le départ de M. Richard, il a été décidé de dissocier les fonctions de président non exécutif et de directeur général (DG) d’Orange. La recherche du DG a été affichée comme une priorité, et le comité de sélection du conseil d’administration (CA) de l’opérateur a retenu trois candidats : Ramon Fernandez, le directeur général délégué d’Orange, Christel Heydemann, directrice de Schneider Electric en Europe et Frank Boulben, cadre chez l’opérateur américain Verizon.
Pour l’heure, le scénario privilégié est que le conseil d’administration prévu lundi 24 janvier nomme le nouveau patron opérationnel de l’opérateur. Mais la décision passe avant tout par l’Etat, premier actionnaire du groupe avec 23 % du capital et qui dispose de trois sièges sur quinze au CA. Les trois candidats ont été reçus par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et devaient rencontrer le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, avant la fin de la semaine. Au moins deux d’entre eux l’ont déjà vu, selon nos informations.
Rien n’est encore acté, mais Christel Heydemann a déjà reçu les faveurs de Bercy. Si Bruno Le Maire juge les trois profils intéressants, il affiche « une petite préférence » pour l’actuelle vice-présidente de Schneider Electric, d’après son entourage. Son éventuelle nomination aurait également l’avantage de contribuer à féminiser le CAC 40, qui ne compte actuellement qu’une seule dirigeante (Catherine MacGregor chez Engie), note-t-on à Bercy.
« Profil international »
A 47 ans, Christel Heydemann présente un CV assez complet. Elle connaît bien le secteur des télécoms pour avoir passé quinze ans chez Alcatel, où elle a occupé des postes variés, avant de rejoindre Schneider Electric en 2014, dont elle est devenue la dirigeante pour la France en 2017, puis pour l’Europe en 2021. Elle a également un pied chez Orange en tant qu’administratrice indépendante depuis 2020.
Le fait qu’elle soit diplômée de Polytechnique et de l’Ecole des ponts et chaussées est apprécié chez Orange. « Nommer une ingénieure, ce serait un vrai signal pour une entreprise fortement marquée par la culture technologique dans son histoire.
Son profil international est aussi un plus », estime un dirigeant du secteur.