Covid-19 : les tests, business en or pour les pharmacies
2022-01-21 21:21:18
En assurant plusieurs dizaines de millions de tests antigéniques, les 17 000 officines qui rendent ce service ont largement amélioré leurs marges depuis le début de la pandémie.
L’accalmie aura été brève. Après la ruée de l’été 2021 sur les tests, portée alors par le rebond de l’épidémie de Covid-19 en France dû au variant Delta et la mise en place du passe sanitaire, les files d’attente ont fait leur réapparition devant les pharmacies depuis près de deux mois. La faute, en partie, à l’irruption du variant Omicron, bien plus contagieux que son cousin Delta, et qui a poussé des millions de Français à venir se faire triturer les narines.
« En ce moment, nous sommes à 200 tests par jour. Ça a baissé depuis l’arrivée des autotests, mais il y a encore peu de temps, nous en faisions jusqu’à 500 quotidiennement », témoigne Stéphanie Borgel, pharmacienne dans le quartier Saint-Paul, à Paris. Un raz de marée. Entre le 3 et le 9 janvier, près de 12 millions de dépistages du Covid-19 – dont environ 8 millions de tests antigéniques – ont été réalisés en France. Deux fois plus que lors du pic de la précédente vague, en août 2021. Et avec plus de 90 % des tests antigéniques à leur actif, les officines de l’Hexagone sont devenues de véritables machines à dépister.
Un coup de main qu’il a fallu prendre pour les pharmaciens, non sans quelques difficultés. Entre le recrutement de personnels supplémentaires pour faire face au surcroît d’activité, la formation des testeurs et la paperasse administrative pour facturer les dépistages, « on n’a plus le temps pour faire du conseil auprès de la clientèle », regrette, quelques kilomètres plus loin, Florence Fuks derrière son comptoir. Au point que, dans certaines officines, les cartons de médicaments qui attendent d’être mis en rayon s’accumulent. « Ça impacte la gestion de la pharmacie et nos activités habituelles. On arrive plus tôt et on finit plus tard », reconnaît Georges Laquintinie, dans cette autre pharmacie de la capitale.Depuis qu’elles ont été autorisées à « prélever », en octobre 2020, l’affluence dans les pharmacies a grimpé en flèche. « En ce moment, les officines commandent des tests antigéniques tous les deux jours », observe Audrey Lecoq, gérante associée de Pharmazon, une centrale d’achat qui compte plus de 1 800 pharmacies clientes. Elle note aussi une flambée de la demande sur les masques FFP2 depuis le début de l’année.