Orange va fermer son réseau de télécoms en cuivre, ce qui accélérera le passage à la fibre optique en France
2022-02-08 05:41:27
Dévoilé lundi, le plan de fermeture du service, qui permet aux abonnés ADSL d’avoir Internet et le téléphone fixe, prendra plusieurs années. Il promet des tensions entre opérateurs.
Le fil de cuivre qui depuis cent cinquante ans permet à deux personnes de se parler par combiné interposé va rejoindre les musées. Lundi 7 février, Orange devait dévoiler le plan de fermeture de son réseau historique. Un chantier titanesque : il s’agit de défaire une toile d’araignée faite de plus d’un million de kilomètres de câbles. La Direction générale des télécommunications puis son héritier France Télécom avaient mis plusieurs décennies pour tisser ce réseau. Orange se donne huit ans pour le démonter avec une fin prévue en 2030.
L’opérateur a de bonnes raisons de couper le fil de cuivre : trop coûteux – près de 500 millions d’euros de charges d’exploitation annuelles –, trop fragile et surtout trop lent par rapport à la fibre optique. Même dopé par la technologie de l’ADSL démocratisée à la fin des années 1990, le cuivre supporte de moins en moins les niveaux de trafic actuels sur Internet.
Au moment où la France compte déjà plus de 13 millions d’abonnements à la fibre sur près de 32 millions de foyers desservis par cette technologie à très haut débit, le maintien de deux réseaux en parallèle ne fait plus de sens. « Payer pour deux réseaux est une hérésie économique », reconnaît Michel Combot, directeur général de la Fédération française des télécoms. « En plus du coût, interconnecter deux technologies différentes est extrêmement complexe », ajoute un cadre d’Orange.
La fermeture programmée du réseau de cuivre a une autre vertu, selon M. Combot : « La fixation d’une date limite doit permettre d’accélérer le passage à la fibre optique. » Enfin, outre la valeur à la revente des tonnes de cuivre récupérées par Orange, la bascule vers la fibre réduira la facture environnementale du réseau : elle consomme 0,5 watt par ligne, plus de trois fois moins que l’ADSL (1,8 watt). En supprimant des milliers de centraux téléphoniques, l’opérateur fera aussi des économies foncières.