Avec 0,3 % au troisième trimestre, la croissance de la France fait de la résistance
2019-10-30 14:05:53
Le produit intérieur brut reste stable grâce à une légère augmentation de la consommation des ménages, selon les données de l’Insee publiées mercredi.
S’il ne fait toujours pas d’étincelles, le moteur de la croissance tricolore continue de ronronner. Poussivement, certes. Mais à un rythme d’une constance étonnante, à peine sensible aux turbulences de l’environnement extérieur. Au troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,3 %, selon les données publiées mercredi 30 octobre par l’Insee. Un chiffre conforme aux prévisions de la Banque de France et de l’Insee, et égal à celui enregistré, déjà, sur les deux trimestres précédents. « Ce n’est pas époustouflant, mais au regard de la morosité de la conjoncture internationale et des difficultés traversées par certains de nos voisins, la performance française est plutôt réconfortante », analyse Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum AM.
C’est peu dire. Après une légère contraction du PIB entre avril et juin (– 0,1 %), l’Allemagne pourrait tomber en récession technique au troisième trimestre, tirant la croissance moyenne de la zone euro vers le bas, tandis que la stagnation italienne devrait se prolonger. « La résilience de la France tient pour beaucoup à la structure de son économie, moins exposée au commerce international », résume Nadia Gharbi, économiste chez Pictet WM. De fait, les exportations de biens et services pèsent près de 50 % du PIB outre-Rhin, contre 31 % en France, où le principal moteur de la croissance reste, de loin, la demande domestique. Et notamment, la consommation des ménages.
Au troisième trimestre, celle-ci a progressé de 0,3 %, en hausse de 0,1 point par rapport au trimestre précédent. « Elle reste malgré tout en deçà des gains de pouvoir d’achat observés ces derniers mois », observe Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas. Un décalage d’autant plus surprenant qu’il est plus fort que celui observé lors des cycles précédents. En fourmis précautionneuses, les Français gonflent un peu leurs bas de laine, inquiets face aux doutes planant sur l’économie mondiale. « Mais aussi, probablement, face aux incertitudes liées aux réformes des retraites et de l’assurance-chômage », notent les économistes de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), dans leur dernière note de prévision. Le taux d’épargne est ainsi remonté à 14,8 % du revenu disponible brut des ménages au deuxième trimestre 2019 : c’est un peu moins qu’au précédent (15,2 %), mais plus que les 14,2 % enregistrés en 2018.