Saudi Aramco : l’introduction en Bourse du géant pétrolier saoudien se précise
2019-11-03 13:46:08
Le régulateur saoudien a donné un nouveau feu vert, dimanche, à la plus grosse opération boursière mondiale, attendue depuis trois ans par les traders et les observateurs du monde du pétrole.
La plus grosse opération boursière mondiale va-t-elle enfin avoir lieu ? Le régulateur saoudien a approuvé, dimanche 3 novembre, la demande d’introduction en Bourse de Saudi Aramco, le géant saoudien du pétrole. Selon la télévision saoudienne Al-Arabiya, le pouvoir devait ainsi commencer les premières opérations visant à l’ouverture du géant saoudien du pétrole. L’objectif serait de permettre une introduction en Bourse sur le marché local le 11 décembre.
Depuis plus de trois ans, cette opération est scrutée avec impatience par les traders et les observateurs du monde du pétrole. Et pour cause : derrière ce nom peu connu du grand public se cache l’un des plus grands trésors du Golfe. La compagnie saoudienne, aujourd’hui à 100 % propriété du Royaume, est assise sur les plus vastes réserves mondiales de pétrole : l’équivalent de 260 milliards de barils. Son plus proche rival, l’américain ExxonMobil, deuxième compagnie mondiale, en aurait 20 milliards.
Surtout, elle est considérée comme l’entreprise la plus bénéficiaire au monde : au premier semestre, malgré la chute continue des prix du pétrole, elle a affiché 46,9 milliards de dollars de résultat (42 milliards d’euros). De quoi ridiculiser les « majors » du pétrole – Total a par exemple engrangé 2,9 milliards de dollars de bénéfice sur la même période.
Valorisée entre 1 000 et 2 000 milliards de dollars
Il faut dire qu’Aramco est favorisée par des coûts de production spectaculairement bas, qui ont de quoi faire rêver Exxon, Total ou BP : en Arabie saoudite, le pétrole est abondant et facile à extraire, les infrastructures sont amorties de longue date, l’entreprise a investi dans des technologies de pointe pour faire baisser ses coûts et elle est presque totalement désendettée.
Plus encore, la compagnie nationale saoudienne est valorisée entre 1 000 et 2 000 milliards de dollars – plus de deux fois la valorisation d’Apple ou de Google.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Le tourisme et la culture à la place de l’or noir ? En Arabie saoudite, on en est encore loin »« Cette opération est la pierre angulaire du programme de réforme du prince Mohammed Ben Salman, rappelle l’avocate britannique Anna Howell, spécialiste du secteur pétrolier. Elle doit permettre de démarrer un grand plan de diversification de l’économie saoudienne, pour la sortir de sa dépendance au pétrole. » Outre les milliards levés, la vente doit servir de catalyseur à une privatisation plus large de l’économie, pour tenter de mettre en place une industrie et des services autonomes par rapport au pouvoir central.