Lydia, l’appli de paiement qui a conquis la jeunesse française
2020-01-25 18:37:34
La start-up française créée en 2013 vise 10 millions de clients en 2021. Elle vient d’ouvrir son capital au géant chinois Tencent.
L’ancien atelier de la rue du Sentier, à Paris, n’est pas encore tout à fait meublé et équipé. Lydia, la jeune pousse spécialisée dans les paiements avec son téléphone mobile, vient tout juste de s’y installer, sur deux open spaces en rez-de-chaussée et en sous-sol, pour pouvoir accueillir des équipes continuellement en croissance. Cette société compte aujourd’hui 90 salariés, et vise l’embauche de 70 collaborateurs de plus cette année.
La fintech (start-up de la finance) créée en 2013 en a désormais les moyens. Le 15 janvier, elle a annoncé avoir levé 40 millions d’euros au cours d’un tour de table mené par Tencent, le géant chinois de l’Internet, maison mère de la messagerie WeChat (1 milliard d’utilisateurs mensuels). Le groupe, coté à Hongkong, compte parmi les plus gros acteurs mondiaux des services financiers, avec son appli WeChat Pay.
Trois millions de clients particuliersLydia « lève 40 millions d’euros pour s’imposer comme le leader de la fintech européenne », a salué dans la foulée sur Twitter Cédric O, le secrétaire d’Etat chargé du numérique.
Les investisseurs européens auraient-ils raté le coche, alors que le paiement devient un enjeu de stratégie industrielle et de souveraineté de premier plan ? « L’accueil a été extraordinaire chez les Américains et les Chinois, moyen en Europe », se contente de commenter Cyril Chiche, le cofondateur et président de la société. La banque publique d’investissement Bpifrance, par exemple, n’a pas participé au tour de table. « Elle ne souhaite pas être présente dans plus de 5 % des levées de fonds des start-up chaque année », assure un porte-parole.
L’application à succès pourrait pourtant prétendre à terme au statut de champion européen des paiements, avec ses 3 millions de clients particuliers, dont plus de la moitié l’utilise tous les mois. « 25 % des Français âgés de 18 à 30 ans possèdent un compte Lydia », affirme la jeune pousse. Ma Danying, le directeur des investissements de Tencent, dit d’ailleurs voir dans la fintech française un futur « leader européen » des services financiers sur mobile.
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C’est pour cela que la société n’a pas eu de franche difficulté pour boucler son tour de table. Les actionnaires historiques Open CNP (fonds de capital-risque du groupe CNP Assurances), XAnge et NewAlpha ont participé à l’opération. Un fonds, qui a souhaité garder l’anonymat, a également pris un ticket, aux côtés de Tencent. Les marques d’intérêt ont été nombreuses du côté des banques françaises, mais la fintech préfère viser, à terme, une cotation en Bourse.