Hutchinson, filiale de Total, va supprimer un millier d’emplois en France

  • 2020-06-07 17:02:14
La baisse de l’activité de ce groupe industriel spécialisé dans le caoutchouc pourrait entraîner le départ de 3 000 salariés dans le monde. Acteur historique de l’industrie du caoutchouc, le groupe Hutchinson est frappé de plein fouet par la crise économique. L’entreprise a confirmé, vendredi 5 juin, qu’elle prévoyait un plan de départs volontaires d’environ un millier de salariés, sur un effectif de 8 000 personnes en France. Une décision motivée par « la situation actuelle dans l’automobile », a assuré une porte-parole de l’entreprise au Monde. Elle assure que « ce plan fera, bien sûr, l’objet de négociations avec les organisations syndicales » et qu’« il n’y aura aucun licenciement ». Pas de quoi cependant rassurer les syndicats du groupe, qui compte 80 usines dans le monde, dont 25 dans l’Hexagone. Selon la CFDT, ces mesures de départ pourraient concerner 3 000 salariés sur l’effectif mondial et 6 000 intérimaires, auxquels Hutchinson ne ferait plus appel. Le groupe emploie environ 40 000 personnes. Hutchinson, filiale du groupe pétrolier Total depuis 1974, fabrique et commercialise des produits issus de la transformation du caoutchouc. Spécialisée dans les élastomères, la société fait partie des experts mondiaux des systèmes antivibratoires, de la gestion des fluides ainsi que de l’étanchéité de précision et de carrosserie. La société compte parmi ses principaux clients l’industrie automobile et l’aéronautique, deux secteurs durement affectés par les mesures de confinement qui ont mis la planète à l’arrêt pendant deux mois. D’après les syndicats, la direction du groupe a annoncé début juin que les résultats du mois de mars étaient inférieurs de 60 % à ceux de 2019, et que ceux du mois de mai seraient encore plus mauvais. Les organisations syndicales soulignent également les effets pervers de la décision de Total de ne pas utiliser le dispositif de chômage partiel, tout en assumant le versement des salaires à 100 %, ce qui a laissé un trou de trésorerie important, explique la CFDT dans un tract. La CGT souligne pour sa part que le groupe pétrogazier a fait le choix de ne pas recourir à ce dispositif pour pouvoir verser librement des dividendes à ses actionnaires.

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