Ce que cache la reprise du marché automobile en juin
2020-07-01 19:19:38
La hausse de 1,2 % des ventes de voitures neuves en juin par rapport à la même période de 2019 est relative et disparate, portée par le retour des acheteurs particuliers stimulés par les aides gouvernementales et incontestablement électrique.
Une embellie et une forme de soulagement… Les ventes de voiture neuves en France ont connu une hausse de 1,2 % en juin par rapport à la même période de 2019, après trois mois de marasme absolu (− 72 % en mars, − 88 % en avril, − 50 % en mai), révèle, mercredi 1er juillet, le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Cette reprise, qui met un peu de baume au cœur d’une filière durement touchée par la crise liée à la pandémie de Covid-19, a plusieurs caractéristiques : la hausse est relative et disparate ; elle est portée par le retour des acheteurs particuliers stimulés par les aides gouvernementales ; elle est incontestablement électrique.
Derrière ce chiffre positif se cache d’abord un biais de calendrier : le mois de juin comptait deux jours ouvrés de plus que juin 2019. Corrigé de cet effet, le marché reste en légère baisse. Ensuite, les différences entre constructeurs sont marquées. Il y a de vrais gagnants de la reprise du marché en France (Toyota, Ford, Hyundai, Skoda, BMW, Mercedes) et des marques qui sont encore à la peine (Volkswagen, Audi et surtout Fiat-Chrysler, qui recule encore de 40 %). Du côté français, le groupe Renault (+ 6,5 %) repasse la barre des 30 % de parts de marché, qu’il n’avait plus connue depuis longtemps, contrairement à PSA, toujours en négatif (− 9 %).
Par ailleurs cette reprise est d’abord un rattrapage. « Ce matin, les chiffres des ventes sont bons, mais, la vérité, c’est que la reprise dans nos usines n’est pas encore totale. On a un certain nombre de stocks qui ont été écoulés, a commenté, sur BFM Business, Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), qui regroupe les entreprises de la filière française. Le rebond est maintenant à confirmer. Nous sommes prudents sur la suite. »