Les pubs rouvrent en Angleterre : « Après ce long confinement, on mérite bien de faire la fête »
2020-07-03 18:12:44
La réouverture des pubs et des restaurants aura lieu samedi. Une partie de l’âme du pays va revivre. Mais financièrement, la période a été très difficile.
Melanie Marriott en a « la chair de poule ». Samedi 4 juillet, elle rouvre le premier de ses huit pubs à Londres, après presque quatre mois de fermeture obligatoire, et croise les doigts pour que tout se passe bien. Il a fallu tout réorganiser dans ses établissements : mettre des parois en plastique transparent entre les tables, créer une entrée et une sortie séparées, placer des gels hydroalcooliques un peu partout, interdire les commandes aux bars pour éviter la cohue, développer une application pour commander depuis son téléphone portable…
« C’est comme réaliser un gigantesque puzzle en trois dimensions, avec des éléments qui changent tout le temps. Avec toutes ces modifications, on aura une capacité de 70 % seulement par rapport à la normale », explique la fondatrice de Darwin & Wallace, un groupe de ravissants pubs-restaurants qu’elle a créé en 2013.
Si elle ne cache pas son soulagement de reprendre enfin du service, elle le fera par étapes : ouverture d’un premier pub samedi, trois autres la semaine suivante, puis trois autres. Le dernier, situé dans le quartier d’affaires Canary Wharf, attendra : les tours de bureaux demeurent presque vides pour l’instant.
Le gouvernement a multiplié les aides
L’Angleterre (pas l’Ecosse ni le Pays de Galles) autorise ce samedi la réouverture des pubs et des restaurants (et des coiffeurs), fermés depuis le 23 mars, quand le confinement a débuté. La vie revient derrière les portes closes des établissements, les derniers coups de peinture et d’aspirateurs sont passés, les vieux tonneaux de bière ont été vidés et sont remplacés par un approvisionnement frais. Une partie de l’âme du pays va revivre. Mais financièrement, la période a été évidemment très difficile.
Le gouvernement a pourtant multiplié les aides. La plus importante est le chômage partiel, assurant 80 % du salaire des employés dans la limite de 2 500 livres par mois (2 700 euros). « C’était un secours crucial », explique Mme Marriott, qui a pu conserver ses deux cents employés.
Son principal problème, outre de jongler avec l’école à la maison de ses deux fils de neuf et treize ans, vient des loyers de ses établissements. Malgré des finances saines, elle ne peut pas payer ce coût fixe, énorme, alors qu’elle n’a aucun revenu. « J’ai dû entamer des discussions avec mes huit propriétaires », explique-t-elle. La plupart d’entre eux se sont montrés compréhensifs, acceptant soit de décaler des versements, soit d’en annuler une partie.