Yémen: deux morts après les funérailles de policiers à Aden
2019-08-07 20:14:36
Deux membres du Conseil de transition du Sud (CNT) ont été tués mercredi dans des affrontements avec les forces pro-gouvernementales à Aden, dans le sud du Yémen, ont annoncé des responsables de la sécurité.
Ces incidents ont suivi les funérailles de certains policiers tués dans deux attaques jeudi dernier dans la grande ville portuaire, ont précisé ces sources. «Deux membres des forces de la ''Ceinture de sécurité'' ont été tués dans les accrochages», a indiqué un responsable des services de sécurité.
Ces sources n'ont pu préciser la raison qui a provoqué les violences, tout en rappelant les rivalités persistantes entre les forces de la «Ceinture de sécurité», formée et soutenue par les Emirats, et les unités progouvernementales loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi. Ces accrochages se sont produits près du palais présidentiel de Maachiq à Crater, dans le centre d'Aden, où la tension reste vive six jours après les attaques, dont l'une revendiquée par les rebelles Houthis, contre les forces de la «Ceinture de sécurité», ayant fait au total 49 morts et 48 blessés.
Depuis les attentats, la ville a connu des exactions contre les ressortissants originaires du nord du pays, selon l'ONU. Les forces progouvernementales comptent de nombreux nordistes, tandis que celles de la «Ceinture de sécurité» sont essentiellement constituées de sudistes. L'émissaire de l'ONU au Yémen Martin Griffiths s'est dit «alarmé par l'escalade militaire à Aden aujourd'hui». «Je suis profondément préoccupé aussi par les récentes déclarations encourageant la violence contre les institutions yéménites», a-t-il ajouté sur Twitter.
Plus de quatre ans après l'intervention au Yémen de la coalition conduite par Ryad et Abou Dhabi, les Houthis contrôlent toujours de vastes zones de l'ouest et du nord du pays, dont la capitale Sanaa. Le sud du Yémen reste quant à lui principalement sous le contrôle de forces progouvernementales. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils, selon diverses ONG, et provoqué la pire catastrophe humanitaire au monde, d'après l'ONU.