La junte lance des concertations nationales sur la transition au Mali, l’ex-président quitte le pays
2020-09-06 17:39:26
Ibrahim Boubacar Keïta a quitté samedi soir Bamako pour des soins aux Emirats arabes unis, plus de deux semaines après son renversement.
L’ancien président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a quitté samedi 5 septembre au soir Bamako pour des soins aux Emirats arabes unis, plus de deux semaines après son renversement par une junte qui a ouvert le même jour des consultations sur la transition.
M. Keïta dit IBK, « a quitté par vol spécial Bamako cette nuit pour Abou Dhabi pour des soins » médicaux, a dit à l’Agence France-presse une source aéroportuaire. La famille de l’ex-président a confirmé, indiquant qu’« il a été autorisé à partir avec deux personnes à Abou Dhabi » à bord d’un avion envoyé par les Emirats. « Nous avons effectivement pour des raisons humanitaires accepté son départ mais à des conditions », a dit samedi à l’AFP, sans plus de précisions, un responsable de la junte qui a renversé le 18 août le président Keïta.
Le départ du Mali pour des soins à l’étranger de M. Keïta, 75 ans, avait été évoqué peu après sa chute le 18 août. Il s’est précisé en début de semaine à la suite, selon ses médecins, d’un court AVC pour lequel il a été hospitalisé mardi dans une clinique de Bamako qu’il a quittée jeudi.
Vaste consultation politique
Le même jour, la junte au pouvoir au Mali depuis trois semaines a lancé une vaste consultation avec les partis et la société civile sur la transition censée ramener les civils à la tête de ce pays en proie aux attaques djihadistes meurtrières. Les colonels qui ont renversé le président, Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août ont promis de rendre les commandes aux civils à l’issue d’une transition d’une durée encore indéterminée.
« Nous abordons une nouvelle histoire de notre pays. Cette étape cruciale nécessite une profonde réflexion et l’implication de l’ensemble des filles et des fils de la nation », a déclaré à l’ouverture des travaux Malick Diaw, numéro deux du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) mis en place par les putschistes. « La concertation nationale se poursuivra du 10 au 12 septembre 2020 [à Bamako] avec la participation des délégués régionaux et ceux de la diaspora », a précisé Ismaël Wagué, le porte-parole du CNSP.
Mais la forme et la durée de la transition, deux sujets de friction avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), qui a imposé des sanctions aux nouveaux dirigeants militaires, ne sont pas encore fixées.