L’inflation fait fondre, petit à petit, la valeur de l’épargne en France

  • 2022-05-07 11:39:24
La hausse des prix fait baisser la valeur des économies, en particulier les économies des 55 millions de personnes qui détiennent un Livret A, le produit le plus répandu. Moins de pouvoir d’achat et une épargne dont la valeur fond doucement au fil des jours. C’est la potion amère à laquelle l’inflation, qui a atteint 4,8 % en rythme annuel à la fin du mois d’avril, condamne les Français – et particulièrement les catégories les plus modestes. Certes, le taux du Livret A (ainsi que celui du Livret de développement durable et solidaire, LDDS) est remonté de 0,5 % à 1 % le 1er février, soit un peu plus (0,2 point) que le niveau préconisé par la formule légale de revalorisation. Mais ce léger « coup de pouce » donné à l’épargne des Français – près de 55 millions de personnes détiennent un Livret A, le produit le plus répandu dans l’Hexagone – n’a pas permis, loin de là, de compenser l’érosion du rendement réel, une fois l’inflation déduite. Car c’est mécanique : avec un indice des prix dépassant les 4 %, la valeur des bas de laine rémunérés à 1 % seulement fond. Ainsi, l’encours total placé sur le Livret A et le LDDS, de 483,6 milliards d’euros à fin mars, pâtit désormais d’un rendement négatif d’environ trois points. « Les ménages perdent énormément de pouvoir d’achat sur leur épargne », déplore Eric Dor, directeur des études économiques à l’Iéseg School of Management. Redoubler de prudence Maigre consolation : la situation n’est pas propre à la France. L’inflation, qui touche toute la zone euro – elle dépasse même les 10 % dans les pays baltes ! –, rogne également les économies de nos voisins. En Allemagne, le taux réel de la rémunération des livrets a ainsi plongé à − 7 %. Dans la mesure où la France bénéficie de l’inflation la plus faible de l’union monétaire, grâce aux aides de l’Etat, qui amortissent la hausse des prix de l’énergie, « c’est dans notre pays que la perte est la moindre », précise M. Dor. L’assurance-vie n’est guère mieux lotie lorsqu’elle est investie en euros, ce qui est le cas de 60 % de son encours total (1 857 milliards d’euros, à la fin mars).  

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