Les Vingt-Sept excluent l’idée d’une adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenne
2022-03-11 22:33:47
Réunis à Versailles, jeudi, les chefs d’Etat et de gouvernement européens se sont toutefois accordés sur le fait d’approfondir la relation avec Kiev.
Quel signal envoyer à l’Ukraine, qui a officiellement demandé, le 28 février, à entrer dans l’Union européenne (UE) ? C’est un sujet sur lequel les Vingt-Sept ont eu le plus grand mal à se mettre d’accord, jeudi 10 mars, alors qu’ils étaient réunis à Versailles. Finalement, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont exclu l’idée d’une adhésion rapide de Kiev, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits. Et ce, malgré les pressions insistantes du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui souhaitait rejoindre « sans délai » le club communautaire.
« Est-ce qu’on peut ouvrir une procédure d’adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas. Est-ce qu’on doit fermer la porte et dire jamais ? Ce serait injuste », a déclaré Emmanuel Macron à son arrivée à Versailles. La France, comme de nombreux autres pays, au premier rang desquels l’Allemagne mais aussi les Pays-Bas, n’imagine pas, à courte échéance, que Kiev puisse rejoindre l’UE.
« Accueillir l’Ukraine, avec 41 millions d’habitants, n’est pas une décision qui se prend en un week-end », explique l’Elysée. Avant de poursuivre : « Ce n’est pas une procédure d’adhésion qui mettra fin à la guerre. » Pour Moscou, en revanche, ce serait sans doute une provocation insupportable, un chiffon rouge que les Européens ont choisi de ne pas brandir.
« Il n’existe pas de procédure rapide »
Ces derniers peuvent toujours arguer que l’Ukraine ne répond pas aux critères qui sont exigés d’un pays souhaitant intégrer l’UE, que ce soit du point de vue du niveau de vie, de la stabilité des institutions ou de la démocratie. Et que, dans ce contexte, la procédure d’adhésion ne peut que s’étaler sur des années, comme pour tout candidat. « L’Ukraine est très loin du compte », juge un diplomate d’un pays du Nord. Pour autant, a affirmé le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, « nous allons réaffirmer que nous voulons travailler intensivement avec l’Ukraine ».