Covid-19 : la diplomatie du vaccin de la Chine prise à revers

  • 2021-04-13 13:28:36
En déclarant que les vaccins Sinopharm et Sinovac « n’ont pas un taux de protection très élevé », Gao Fu, le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a peut-être remis en cause des mois de travail diplomatique. Une petite phrase prononcée par un scientifique va-t-elle ruiner plusieurs mois de travail diplomatique de la deuxième puissance mondiale ? En déclarant, samedi 10 avril, lors d’une conférence scientifique, que « les vaccins existant actuellement n’ont pas un taux de protection très élevé », Gao Fu, le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a jeté un pavé dans la mare. Depuis décembre 2020, tout en récusant le terme de « diplomatie du vaccin », la Chine fournit ses vaccins à une bonne partie de la planète. Le 5 avril, le site japonais Nikkei Asia, que l’on ne peut soupçonner de complaisance envers Pékin, constatait que « la Chine apparaît comme le grand vainqueur du rayonnement des vaccins ». Alors que les Etats-Unis freinent sur les exportations de Pfizer et que les Européens et les Britanniques s’entre-déchirent sur l’AstraZeneca, les vaccins produits par les chinois Sinopharm et Sinovac sont vendus ou distribués dans des dizaines de pays, émergents mais aussi en Europe. Les Occidentaux ne pensent qu’à eux ? Heureusement la Chine, elle, pense d’abord à la « communauté de destin pour l’humanité » et fait de ses vaccins « un bien public mondial », comme le laissent entendre les autorités. Aucune publication scientifique Il n’a échappé à personne que ceux-ci n’avaient jusqu’à présent fait l’objet d’aucune publication scientifique et qu’ils n’avaient toujours pas été approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais, face à l’anxiété de leurs concitoyens, les dirigeants de nombreux pays ont vu dans les vaccins chinois leur unique planche de salut. « Nous avons approvisionné plus de 160 pays et organisations internationales », a même souligné, lundi 12 avril, Wang Yi, le ministre chinois des affaires étrangères, dans un discours d’autocongratulation célébrant « l’ouverture et la prospérité » de son pays un an après la fin du confinement de Wuhan.  

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