Le gaz africain, une alternative aux importations russes pour les Européens ?

  • 2022-06-15 14:39:56
Le plan de la Commission européenne REPowerEU, adopté le 19 mai, dessine d’évidentes opportunités pour un continent qui assurait jusqu’ici à l’Europe un peu plus de 10 % de sa consommation gazière. Menacée dans ses importations de blé et dans ses futures récoltes de céréales par une guerre en Ukraine à laquelle elle refuse largement d’être associée, l’Afrique profitera-t-elle de la réorientation stratégique des Européens, pressés de se libérer de leur dépendance au gaz russe ? Le plan de la Commission européenne REPowerEU, présenté douze jours à peine après le déclenchement de l’invasion russe et adopté le 19 mai, dessine d’évidentes opportunités pour un continent qui assurait jusqu’ici à l’Europe un peu plus de 10 % de sa consommation gazière – contre près de 40 % pour la Russie. Et dont les capacités de production devraient doubler d’ici à 2030, selon une étude de Rystad Energy. « L’infrastructure de pipelines existant entre l’Afrique du Nord et l’Europe comme les relations historiques d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) font de l’Afrique une alternative solide pour les marchés européens, après l’interdiction des importations russes », estime ainsi Siva Prasad, analyste principal au sein de ce cabinet de conseil norvégien. En effet, depuis les premières salves tirées sur l’Ukraine, suivies de la décision de l’Union européenne de se passer des deux tiers de ses importations de gaz russe d’ici à la fin de l’année, et de les cesser d’ici à 2027, les pays les plus dépendants des livraisons de Moscou se sont ostensiblement tournés vers les exportateurs africains, effectifs ou à venir.L’Italie, dont 45 % des importations gazières partaient de Russie avant le début du conflit, a été la première à rechercher la diversification de ses sources d’approvisionnement. Quatre jours après le début de l’offensive russe, son chef de la diplomatie, Luigi Di Maio, était en Algérie, « qui a toujours été un fournisseur fiable », selon ses propos. Le 11 avril, le premier ministre, Mario Draghi, et le PDG d’ENI, Claudio Descalzi, lui emboîtaient le pas, pour signer avec Abdelmadjid Tebboune, le président du pays, un accord permettant d’augmenter de 40 % environ les importations de gaz algérien. Dans la foulée, Rome faisait de même en Angola et en République du Congo.

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